À propos de cette œuvre

Marc Padeu a fait ses études d'art dans la région du Haut-Penja au Cameroun, connue pour sa production de bananes et de café. Lors d'une interview, Padeu a déclaré que les Européens connaissent très bien les produits de la région, mais "ils ne connaissent pas les visages des personnes qui les produisent".

Cette peinture fait partie d'une série consacrée à ces personnes. Comme les autres œuvres de M. Padeu, celle-ci a un thème religieux, mais c'est aussi un commentaire sur l'effet des produits chimiques sur les personnes qui produisent les cultures commerciales pour lesquelles la région est connue.

Padeu explique : "Dans mon tableau, il y a un personnage bleu, un jeune homme qui a travaillé pendant plusieurs années dans des plantations de bananes. Peut-être a-t-il été trop exposé aux produits chimiques, peut-être est-il un martyr de la banane. Certains personnages ont des cheveux orange, également liés aux produits chimiques utilisés pour produire les bananes. Une chose est sûre, l'utilisation répétée de ces produits chimiques a un impact sur les corps de ces familles et mon travail en parle".

Les ongles bleus et les cheveux rouges de la femme témoignent de la toxicité des produits chimiques utilisés dans la culture des bananes. D'autres aspects troublants du tableau sont la représentation de « l'enfant » qui ressemble à une peluche, et l'expression du visage de la Madone, qui est loin d'être sereine. Le travail de Padeu va au-delà de la critique de l'utilisation de produits chimiques et des cultures commerciales, mais s'étend aux effets néfastes de la mondialisation et aux effets durables du colonialisme.